Le quartier calvaire / Saint-Jean-d’Aigremont est le plus vieux quartier de Villefranche-de-Rouergue. Il s’agit d’une colline qui domine la ville, avec à son sommet une petite chapelle et une magnifique vue sur la bastide (ville ancienne).
La colline culmine à 393 mètres d’altitude. On y accède à pied à partir du pont de l’Alzou, tout près de l’entrée de la chambre d’hôtes Les Terrasses.
L’histoire de la colline Saint-Jean-d’Aigremont.
Les recherches historiques ont montré que le site de la colline Saint-Jean-d’Aigremont était occupé bien avant la création de la bastide de Villefranche-de-Rouergue en 1252.
On connaît en effet l’existence d’un oppidum : village fortifié gaulois étendu sur 8 ha. L’oppidum gaulois est devenu castellum (fort) après la conquête romaine.
Les habitants de ce village travaillaient dans les mines d’argent à proximité, et cultivaient la plaine de l’Aveyron, à l’emplacement du centre-ville actuel. Un chemin faisait la jonction entre la plaine et le village. Pour monter au village en venant de la plaine, il fallait passer un gué situé à l’actuel emplacement du pont de l’Alzou.
Vers la fin de l’époque romaine, le village est évangélisé. Une première paroisse est créée sur l’actuelle colline du Calvaire autour d’une petite église aujourd’hui disparue.
Au VIIIème siècle, les Maures passent dans le coin, semant la terreur.
A partir de 1252, date de la fondation de la bastide de Villefranche-de-Rouergue, le village est progressivement abandonné.
En 1715, en souvenir du calvaire du Christ, la confrérie des Pénitents noirs crée le chemin de croix, qui existe encore aujourd’hui.
La côte du Calvaire : la voie romaine et le chemin de croix.
Si vous avez du souffle, la côte du Calvaire offre une belle promenade. Pour accéder au sommet de la colline à pied, il faut emprunter la côte du Calvaire, puis l’ancienne voie romaine qui mène à la chapelle. Ce trajet correspond au chemin de croix du Calvaire, qui comporte 14 stations marquées par des croix en pierre ou en béton.
La chapelle du Saint-Sépulcre au sommet du calvaire.
Tout en haut de la colline de Saint-Jean-d’Aigremont, au terminus du chemin de croix, se trouve la jolie chapelle du Saint-Sépulcre, offrant une magnifique et impressionnante vue sur la ville et les environs. Une table d’orientation aide le promeneur à se repérer. Le soir, la grande croix situé devant la chapelle (Christ monumental érigé en 1926) s’éclaire de rouge.
La chapelle du Saint-Sépulcre a été bâtie en 1715 par les pénitents bleus. Jusqu’au XXème siècle, les pénitents bleus organisaient une procession hebdomadaire partant de la bastide jusqu’à la chapelle. Des reconstitutions de ces processions ont lieu au mois de juin de chaque année.
La communauté des Béatitudes, solitude Saint-Joseph.
La communauté des Béatitudes s’est installée sur la colline Saint-Jean-d’Aigremont en 1999. La maison comporte cinq ermitages et un presbytère, auprès d’une petite église, distincte mais très proche de la chapelle Saint-Jean-d’Aigrement qui domine la ville.
Elle accueille les soeurs de la communauté des Béatitudes dans le but de vivre des temps de désert et des séjours plus prolongés en silence et en solitude.
Tout près de l’église de la communauté, on trouve un petit cimetière, où se trouve enterré entre autres le contre-amiral Gabriel Auphan, ancien secrétaire d’État à la Marine du gouvernement de Vichy, et ancien chef d’état-major des forces maritimes de ce même gouvernement. Ayant démissionné en 1942 car opposé à la collaboration avec le gouvernement allemand, il fut chargé en 1944 par le maréchal Pétain de prendre contact avec le général de Gaulle, afin d’organiser une passation de pouvoirs. De Gaulle refusa de le recevoir et il fut arrêté. En 1946, il fut condamné aux travaux forcés, à la dégradation nationale et à la confiscation de ses biens. Son grade et ses biens ne lui seront rendus qu’en 1956. Il mourut en 1982.
La maison de l’amiral Auphan se trouve à quelques centaines de mètres du cimetière.
L’association des amis du Calvaire.
Notons le rôle de l’association des amis du Calvaire qui remis le site en état, restauré les églises, et construit une maison touristique occupée par un couple de gardiens du site.